Problématique
Le développement des ressources numériques, des MOOC et des formations à distance comporte plusieurs avantages en termes d’accessibilité et d’ouverture de la formation postsecondaire, mais impliquent des coûts généralement importants. Or, en enseignement supérieur, les collaborations interétablissements dans le développement de ressources éducatives libres, de manuels numériques, de MOOC ou de formations à distance permettent de mutualiser les coûts et de bénéficier d’avantages intéressants.
Par exemple, la recherche démontre qu’en contexte anglophone nord-américain, les initiatives d’élaboration de manuels numériques ouverts génèrent des économies importantes pour les étudiants (Porter, 2017). Ces économies seraient de l’ordre de quatre dollars pour chaque dollar investi par les instances gouvernementales. Ces économies vont dans les poches des étudiants. La recherche sur les REL (ressources éducatives libres) va dans le même sens et démontre que l’approche génère des économies pour les étudiants et pour les programmes (McGreal, 2017). Par ailleurs, il est aussi de mieux en mieux documenté que le numérique peut être un vecteur de transformation des pratiques pédagogiques et peut contribuer à développer de nouvelles façons d’apprendre et d’enseigner.
Ailleurs au Canada et dans le monde, diverses initiatives fort intéressantes sont en cours visant à mutualiser les efforts dans le développement des REL, des livres numériques, des MOOC ou des cours en ligne. On peut penser à des initiatives telles BC Campus, eCampus Ontario, Ontario Learn, OER at scale, FUN, etc. Or, le Québec accuse un retard important dans ces domaines (Bates, 2017) et les collaborations interétablissements y sont encore timides. Côté canadien, si les collaborations sont avancées en contexte anglophone, l’état de situation est très différent côté francophone. Les collèges et Universités francophones canadiennes n’ont pour le moment accès qu’à très peu de ressources numériques facilement partageables.
Le colloque permettra de présenter une série de communications sur ces thématiques, en focalisant sur les résultats de recherche d’une part, et sur les initiatives institutionnelles ou gouvernementales les plus innovatrices et intéressantes d’autre part, afin d’identifier les enjeux et obstacles aux projets de collaboration interinstitutionnels, ainsi que les avenues permettant de réaliser de tels projets. Le tout vise à favoriser l’émergence de réels projets de collaboration et à ce que le colloque soit un catalyseur de ces collaborations.
Cette proposition se situe notamment dans le cadre des orientations de la stratégie numérique québécoise en enseignement supérieur, qui seront présentées le 20 décembre prochain. Ainsi, la proposition vise aussi à créer une synergie entre les collaborations émergentes entre les acteurs du numérique en enseignement supérieur d’une part, et les travaux reliés aux thématiques privilégiées dans le chantier québécois de travail sur le projet eCampus et la formation à distance en enseignement supérieur, d’autre part.
Objectifs de la tenue du colloque
- Faire le point sur les enjeux, obstacles et manières de réaliser des projets de collaboration interinstitutionnels dans les domaines du manuel numérique, des ressources éducatives libres, des MOOC et de la formation à distance
- Soutenir l’émergence et la réalisation de véritables projets de collaboration entre établissements d’enseignement postsecondaire dans les domaines du manuel numérique, des ressources éducatives libres, des MOOC et de la formation à distance, par l’identification de projets concrets, d’acteurs reliés à ces projets
- Identifier et opérationnaliser quelques projets de collaboration entre services d’appui à la formation ou centres d’apprentissage et d’enseignement
- Créer une synergie entre les collaborations émergentes entre les acteurs du numérique en enseignement supérieur d’une part, et les travaux reliés aux thématiques privilégiées dans le chantier québécois de travail sur le projet eCampus et la formation à distance en enseignement supérieur, d’autre part.